Hervé DI ROSA (Né en 1959)

Sans titre, 1982
Encre sur papier, signée et datée en bas à droite
Montée dans un cadre ancien d’art populaire des tranchées
Dessin : H. 14 cm – L. 21 cm
Cadre : H. 41 cm – L. 54,5 cm

Hervé Di Rosa, originaire de Sète, étudie à l’Ecole nationale Supérieure des Arts décoratifs, mais échoue à l’obtention du diplôme. Qu’importe, dès 1979, il expose à Paris, Amsterdam et New York et confonde le mouvement de la Figuration Libre en 1981. Dénomination trouvé par l’artiste Ben qui définira les principes : « 30% provocation anti-culture, 30% Figuration Libre, 30% art brut, 10% folie. Le tout donne quelque chose de nouveau ». En rupture avec l’art minimal et conceptuel, les artistes s’opposent à l’intellectualisation de l’art et prônent l’humour, la provocation et la spontanéité. Piochant avec vitalité dans les cultures urbaines, les peintures sont débridées et explosives.

Au même moment, des mouvements similaires s’émancipent en Europe et aux Etats Unis, entrainant de nombreux échanges entre artistes. En 1982, une première exposition présentant la Figuration Libre est organisée à New York. « On connaissait à peine Basquiat et Keith Haring, des artistes qui avaient les mêmes idées que moi. », confiait Hervé Di Rosa. En pleine révolution artistique, la verve créatrice prône l’énergie et des codes culturels nouveaux. Notre dessin datant de la même année 1982 s’inscrit dans cette démarche. Composé sur le vif, le trait est rapide et le sujet détonnant, prêt à exploser.

Après l’effervescence de la Figuration Libre, Hervé Di Rosa théorise l’art modeste à la fin des années 1980. Approche humble de l’art, l’art modeste est un art pour tous, un rassemblement hétéroclite d’objets et de productions mis à la marge de la création et de l’histoire de l’art.

« Le terme d’art modeste a été créé pour nommer ce qui est oublié, marginal (commercial ou sauvage), occulté, périphérique de la création. Ces objets et ces pratiques forment un territoire sans centre, aux frontières élastiques. On peut étendre le terme d’art modeste au théâtre (marionnette, burlesque), au cinéma (amateur, underground, pornographiques), à la littérature (romans de gare, de science-fiction), à chacun d’inventer son art modeste. (…) L’art modeste rassemble les sensibilités de gens très différents (artistes contemporains, artistes amateurs, artisans…). »

Notre cadre typique de l’art populaire des tranchées s’inscrit dans cette démarche, et sa confrontation avec un dessin de 1982, prend tout sa force, Hervé Di Rosa ayant à coeur de créer des fils conducteurs dans l’énergie de la création.