Sergejs CIVINSKIS-CIVIS (1895-1941)

Sans titre, 1939
Encre sur papier, signée et datée en bas à gauche
H. 28,5 cm – L. 22,5 cm

Sans titre, 1939,
Encre sur papier, signée et datée en haut à droite
H. 29,5 cm – L. 23 cm

Sergejs Civinskis-Civis, est un prodigieux dessinateur à l’existence aussi bien flamboyante que tragique. Né en 1895 en Lettonie, l’artiste entreprend une formation militaire, et devient aviateur. Homme de tempérament et de vitesse, il pratique la lutte et les sports automobiles, et publie ses premiers dessins dans la presse moscovite dès 1915. Usant de pseudonymes (Aviateur, Zéro, Civis), il produit plus de 7500 caricatures entre 1929 et 1934, rédige des ouvrages et bande dessinée à l’encontre du système et des classes politiques. Il expose ses oeuvres à plusieurs reprises.

Appréciant les activités tranchantes, il s’avère être très virulent dans sa représentations des dirigeants politiques. Suite au coup d’état de Kārlis Ulmanis en Lettonie en 1934, il fuit aux Etats-Unis, et tente une carrière dans la publicité, et le film d’animation. De retour en 1935, et malgré la censure politique, l’artiste reprend une activité dans un journal letton. En octobre 1940, la Lettonie occupée par les russes, Sergejs Civinskis-Civis est arrêté et déporté en URSS. Après des interrogatoires à la prison de la Loubianka à Moscou, il est fusillé le 30 juillet 1941.

Trajectoire funeste pour un artiste pointant les injustices d’une société et questionnant la place de l’homme dans le monde. Foncièrement moderne, Civinskis-Civis aborde l’individu sans artifice. A la manière des artistes de la Nouvelle Objectivité, il n’est plus question d’interpréter le réel, mais de rendre compte des conditions humaines. Dans nos dessins, brillamment réalisés, les hommes et les femmes avancent dans un lieu hors de toute temporalité, où les espaces, savamment exécutés, semblent clos. Les personnages cherchent des repères, et s’orientent vers une tendresse évasive. Réalisé en 1939, et jouant sur les contrastes et les ambiguïtés, les hommes et les femmes avancent malgré tout, vers ce qu’il semble être la période la plus incertaine de notre histoire.